{Avant
tout, « victoire », car j'ai bien fini par trouver le temps de l'écrire, ce
petit article !}
Voici un compte-rendu, sous forme de notes disparates, faisant part de quelques impressions.
J'écris sous l’enseigne de la victoire, parce que les anciennes traditions populaires ont réussi à passer l'épreuve de la modernité… C'est le réjouissant constat que j'ai pu faire, un soir de juin dernier, en rendant visite à l'atelier ''Trad' à Massilly''.
Voici un compte-rendu, sous forme de notes disparates, faisant part de quelques impressions.
J'écris sous l’enseigne de la victoire, parce que les anciennes traditions populaires ont réussi à passer l'épreuve de la modernité… C'est le réjouissant constat que j'ai pu faire, un soir de juin dernier, en rendant visite à l'atelier ''Trad' à Massilly''.
Après
avoir mené un travail de recherche universitaire consacré aux premiers recueils
de coutumes
folkloriques (ouvrages poussiéreux du milieu XIXème siècle), c'est la poussière des planchers qui a volé cette fois, quand je suis entré dans la danse...«
Leur danse est souple, bien rythmée et très gracieuse dans sa simplicité. »
écrivait George Sand,
à propos de la bourrée des paysans et des pastours (dans ses Promenades autour
d'un village, 1857). J'ai pu avoir un aperçu de la Bourrée dite à Aurore Sand
(petite fille de George), qui a achevé la collecte en Berry initiée par sa
grand-mère. Leur crainte était légitime de voir disparaître adæternam une
culture qui, pour sa rusticité, n'était pas alors reconnue comme telle… Bien heureusement,
nos folkloristes ont inscrit à temps les chants et les partitions musicales sur
le papier ; pendant que, dans les campagnes, les sabots de nos aïeuls
imprimaient les pas des danses ancestrales sur le sein martelé de la terre,
liant mémoire et terroir pour plusieurs générations encore.
«
Victoire » sans combat, sans grandiloquence, sans prétention aucune. Seulement
un petit foyer
de culture alternative (et préexistante !) face à une pseudo-culture de masse
qui n'a plus de pop' que le nom (étant largement diffusée ''par le haut'' et à
profits). De petits groupes de danseurs gaulois résistant toujours et encore…
Une chansonnette (enregistrée sur l'un des disques passés au hasard de la soirée) m'a particulièrement ému : « Si j'étais hirondelle….. ». Je savais seulement que ses paroles avaient été recueillies par Gérard de Nerval en 1852 (Chansons et légendes du Valois). On a les plaisirs qu'on peut, diront les pisse-froid. Et bien ! Je croyais vraiment que la mélodie était perdue !
Une chansonnette (enregistrée sur l'un des disques passés au hasard de la soirée) m'a particulièrement ému : « Si j'étais hirondelle….. ». Je savais seulement que ses paroles avaient été recueillies par Gérard de Nerval en 1852 (Chansons et légendes du Valois). On a les plaisirs qu'on peut, diront les pisse-froid. Et bien ! Je croyais vraiment que la mélodie était perdue !
Le
mot de la fin – toujours le même – victoire ! Nous remontons plus loin encore
dans le
cours du temps : c'est l'antiquité grecque qui s'est vue invitée par Amélie à entrer dans la ronde… Grâce à l'évocation (devrais-je dire l'invocation ?) de la Victoire de Samothrace : posture altière, élancée, élégante en un mot, adoptée par les femmes au cœur d'une danse dont le nom m'aura échappé (il a dû s'envoler sur les ailes de la statue). Victoire aux femmes, donc ? Volontiers.
cours du temps : c'est l'antiquité grecque qui s'est vue invitée par Amélie à entrer dans la ronde… Grâce à l'évocation (devrais-je dire l'invocation ?) de la Victoire de Samothrace : posture altière, élancée, élégante en un mot, adoptée par les femmes au cœur d'une danse dont le nom m'aura échappé (il a dû s'envoler sur les ailes de la statue). Victoire aux femmes, donc ? Volontiers.
Mais
est-ce à dire qu'il me faille donner raison à George Sand, en conclusion d'une
seule soirée,
lorsque celle-ci clame que les femmes enterrent les hommes à la bourrée, étant
à peine échauffées quand eux sont à bout de souffle ? (propos tenu dans Les
Maîtres sonneurs, roman champêtre de 1853). Ce ne serait guère juste : j'ai eu
la bonne surprise de constater la parité des danseurs folk' (quand la plupart
des groupes de danses contemporaines présentent des effectifs très
majoritairement féminins). Et puis, qu'à cela ne tienne : pour être généralement
fondée sur une bipartition hommes-femmes, meneurs-menées, l'harmonie des danses
traditionnelles n'est pas pétrifiée par un clivage hermétique des rôles et des
genres. Dans la pratique, la tradition doit souvent sa survivance à sa
souplesse : pour pallier le défaut de partenaire masculin, un foulard rouge
suffit à parachever la métamorphose… et la nymphe Isabelle devient un cavalier
de premier choix ! Avec l'aisance de Mademoiselle Aurore Dupin devenant
Monsieur George Sand…
Avec
toute mon amitié et ma gratitude pour votre accueil,
Loïc
B.
Paris, le 25 sept. 2016
Paris, le 25 sept. 2016