Hasard du calendrier, le Master Class d’Avril se situait dans l’entre-deux
tour d’élections présidentielles. La rubrique Débat d’Idées de François Mauger
dans le Trad’Mag N° 172 nous pose la question suivante :
« Pour qui vote le folk ? »
Vous qui venez danser des bourrées chorégraphiées et autres danses
traditionnelles à Blanot, avez-vous conscience d’effectuer un acte hautement et
éminemment politique ?
« S’intéresser aux musiques et danses traditionnelles est un acte
politique » affirme Erik Marchand chanteur et musicien de culture bretonne
« c’est s’impliquer dans le mouvement associatif. (…) Donc oui c’est déjà
une volonté de se réunir pour avoir une expression commune, une représentation
de quelque chose qui nous semble important. »
L’accordéoniste Raphnin Morel, président de l’association auvergnate des
Brayauds, ne peut que renchérir : « Notre mouvement est hautement
politique (…). Quand l’association des Brayauds s’est créée en 1980 c’était
dans un but d’éducation populaire et il n’y a rien de plus politique que
ça. »
Max Leguem président de la FAMDT (Fédération des associations de musiques
et danses traditionnelles) va plus loin : « Dans une vraie République
laïque et fraternelle, il devrait y avoir une égale dignité des cultures. Il
devrait être fait la même place à toutes dans l’espace public, les scènes
nationales… Et bien non ! La République choisit de valoriser des formes culturelles
au détriment d’autres (…). Donc aujourd’hui défendre les musiques et danses
traditionnelles est un acte politique !
Pierre Corbefin pour sa part souligne le déficit énorme de sociabilité de
notre société marchande qui pousse les gens à consommer seuls et vite. La danse
traditionnelle permet d'avoir des pratiques communautaires, de retrouver les
autres, de les rencontrer. Cela construit de la sociabilité c'est-à-dire le
plaisir que les gens ont d'être avec les autres.