Chers
Ami.e.s de la danse Trad
Pour le mois
d’Avril 2020, nous n’avons aucun rendez-vous Danse Trad à vous proposer et ce
n’est malheureusement pas une blague, un poisson d’Avril. En raison du
confinement, toutes les activités sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.
En accord
avec les musiciens des groupes Plot et Split et Princesse Miska et avec l’aval du
sonorisateur Joanny Nioulou, le bal annuel du Trad en Clunisois prévu pour le 9
Mai est annulé et provisoirement reporté à Mai 2021.
Complètement
confinées la danse et la musique ?
Pas tout à
fait ! « Bal suspendu » « Bal du confinement », cours
en ligne, concerts en live… les musiciens continuent de faire résonner leurs
instruments et dessinent de nouveaux horizons !
Via les
réseaux sociaux, Benoît Guerbigny s’interroge et interpelle ses
« followers » : perplexe face à cette musique en période de confinement, il
est en mode réflexion sur des lendemains qui chantent et restent solidaires… Il
regrette le report de dates et l’absence de concertation entre organisateurs et
musiciens et reconnaît ne pas avoir le cœur à jouer en solo.
Pour
d’autres musiciens, s’obliger à continuer de jouer est une forme de résistance,
un exercice salutaire pour garder le moral et fuir quelques instants la
solitude. « Jouer permet de s’évader » martèlent-ils. Jouer à
plusieurs, même en ligne, reste toujours un bon moyen de partager un moment
convivial.
Benjamin
Macke reconnaît, qu’au début du confinement, il a ressenti les mêmes doutes que
Benoît. Puis il a pris conscience que le retour sur scène n’était pas pour
demain… « Alors il faut trouver de nouveaux biais pour exister comme
musicien » écrit-il « et continuer de créer d’une manière ou d’une
autre. Sans compter que certains artistes n’ont pas (le statut) de
l’intermittence et ont besoin de gagner leur croûte. En plus ça à l’air de
répondre à une réelle attente, voire un besoin du public »
Benoît
Guerbigny acquiesce et est ravi que cela rende les gens heureux mais reste
lucide : « Ce qui m’inquiète le plus » précise-t-il «
c’est le paysage de demain, les modes de diffusion à ré-inventer pour laisser
de la place à tout le monde et en particulier aux petits ». Il pense qu’il va falloir imaginer une diffusion
de petites formes et en faire beaucoup… avec de nouveaux outils comme des
contrats de co-réalisation et éviter la tendance trois groupes pour une soirée.
Benjamin
Macke le rassure « notre milieu du Trad est très particulier, peu
subventionné, reposant sur l’énergie des associations, des danseurs, des
musiciens. Ce qui se passe c’est une belle émulation collective. »
Françoise
Etay ressent « une impression de malaise face à cette vague submersive de solitudes sonores
démultipliées ».
Grégory Jolivet lui répond et parle de son expérience :
« J’ai fait quelques lives – c’est sûr que le son n’est pas
terrible ! – mais les gens sont heureux ! »
La musique
met du baume au cœur des danseurs et de musiciens et des fourmis dans les
pieds, cela donne du punch !
Il faut bien
tout cela en cette période indéfinie de confinement…
[Extraits
d’entretiens sur la page Facebook de Benoît Guerbigny en date du 1/04/2020]
Isabelle