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jeudi 1 août 2019

Petite conversation entre la Musique et la Danse


Encore ! C’est une fois de trop ! En fin de bal un samedi soir, la Musique s’est permis des réflexions au sujet de la Danse. La Danse a décidé d’avoir une petite explication avec la Musique :

La Danse             Au bal samedi soir j’ai été fort surprise et déçue quand tu as fait une diatribe contre les bourrées chorégraphiées. Tout au long du bal tu annonçais d’où venait le morceau joué et le nom de la personne qui l’avait collecté et l’émotion était palpable.                     Et puis après 4 heures de chouette bal, tu critiques les danseurs !
La Musique        En bal, on voit que les modes et les courants évoluent et c’est bien ; c’est signe que les danses et les musiques vivent. Mais parfois les danseurs se lancent dans une démonstration « on suit le troupeau » sans danser avec leurs tripes. De la scène où nous sommes nous les musiciens, on les voit danser « comme au club » comme s’ils faisaient un spectacle de groupe folklorique et cela crée un bal « en vrac » où chacun fait sa « cuisine » bien apprise et répétée scolairement.

La Danse             Je constate que les bourrées sont de plus en plus souvent dansées en rond, et parfois de façon quasi systématique, ou bien par deux en grandes lignes.                           Dans le Clunisois, à Blanot, des ateliers réguliers d’apprentissage de chorégraphies de bourrées permettent d’avoir le choix de danser en rond, en lignes ou en chorégraphies selon l’invitation de la musique.
La Musique        Justement si les danseurs n’ont pas la musique sur laquelle ils ont appris les figures, ils ne dansent pas. Et par contre parfois, on annonce « Polka » et les danseurs dansent autre chose car pour eux, peut-être, la polka c’est ringard, pas à la mode quoi ! Et ils ne savent pas exploiter des pas de base pour prendre leur pied à danser élégamment ou joyeusement, ou maladroitement peu importe, mais sortir du « tout mâché »

La Danse             Il faut du temps, de la musique inspirante… et des pas… de danses avant une appropriation personnelle de la danse. Et de même que la musique est colorée par le prisme de son interprète, de même la danse est une expression personnelle différenciée. Et qui a besoin de bals, stages et festivals pour pouvoir se peaufiner
La Musique        Les stages et festivals – et j’en fais beaucoup aussi ! – ont l’avantage de promouvoir la danse, mais du coup de parfois l’uniformiser, la standardiser. Car le danseur-stagiaire applique ensuite à la lettre sans piocher dans les éléments de base qu’on lui a appris pour interpréter sa propre danse avec son style personnel. Une bonne illustration en est la mazurka à la Gasconne (ou mazurka « algues marines » comme je l’appelle) qui a complètement envahi les parquets et plus personne ne sait la danser autrement ni écouter ce que dit la musique !

La Danse             La musique inspire toute danse, car la musique est une invitation à la danse. Je pense que la danse relève du domaine de la sensation plutôt que du domaine de la compréhension. Et si la musique est une émotion déclinée en énergie rythmique, la danse est la traduction en mouvement de cette énergie, de cette émotion.           « Ma première idée du mouvement de la danse vient du rythme des vagues » comme le dit si joliment la danseuse Isadora Duncan.
La Musique        Et bien justement j’aimerais que les danseurs sortent de la concentration, de la peur de louper leur chorégraphie et plongent dans un élan communicatif avec les musiciens allant jusqu’à crier pourquoi pas ! Pendant les cercles ou les bourrées c’est le silence, pas de bazar, pas de cris, du coup les musiciens ne sont pas portés par les danseurs. Je veux juste encourager les danseurs à sortir des conventions et à se lâcher à danser joyeusement !
La Danse             Je suis d’accord avec toi, un bal est réussi quand la musique et la danse sont en communion et dialoguent ensemble. Il faut pour cela que les danseurs entendent, comprennent et ressentent la musique sans trop avoir à se poser de questions pour ne pas bloquer la danse… mais pas trop peu non plus pour ne pas tomber dans la routine… Là est toute l’alchimie d’un bal réussi : un bon dosage entre connu et inconnu, la juste proportion entre le plaisir de « passer » une chorégraphie et un accueil de la découverte

Le mot de la fin revient à Yuri Buenaventura, chanteur colombien :
« Danser c’est comme parler en silence. C’est dire plein de choses sans dire un mot 

Isabelle

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